Obtenir un crédit, lorsqu'on est à la retraite, ne pose pas de problème en ce qui concerne les prêts à la consommation, souscrits sur le court terme.
La donne est moins favorable avec le crédit immobilier, le coût de l’assurance emprunteur pouvant devenir un véritable fardeau financier.
Du fait de l’allongement de l’espérance de vie, certaines enseignes ont mis au point des formules spécifiquement adaptées aux retraités.
Crédit pour retraité : état des lieux
Même si 60 ans reste un cap symbolique, les banques sont moins rétives qu'avant à prêter de l’argent aux retraités, car l’allongement de l’espérance de vie réduit les risques de créances douteuses (impayés).
Par ailleurs, les retraités sont raisonnables : alors que plus de la moitié des personnes surendettées ont entre 35 et 54 ans, les seniors (plus de 65 ans) ne représentent que 8,3 % du total selon les chiffres de la Banque de France.
Depuis 2007, la convention AERAS favorise l'accès au crédit aux personnes âgées et à celles présentant un risque de santé aggravé.
Pour en bénéficier, il faut avoir moins de 70 ans à la fin du remboursement du prêt et réaliser un emprunt d'un montant maximum de 320 000 euros.
Crédit à la consommation et retraité
Lorsqu’il s’agit d’un crédit à la consommation, les banques prêtent sans difficulté aux seniors. Pensionnés, les retraités échappent aux aléas de la vie professionnelle.
Par ailleurs, ils ont généralement acquis une certaine aisance grâce à l’achat de leur résidence principale. Ils constituent donc une clientèle solvable et rassurante. Les retraités totalisent d’ailleurs près de 45 % dans l’encours des crédits à la consommation.
Bon à savoir : les taux de crédit pratiqués sont les mêmes que pour les actifs et, sauf exception, il n’y a pas de malus en cas de souscription d’une assurance invalidité/décès.
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Retraité et crédit immobilier
Les choses se compliquent avec les crédits immobiliers. Le problème n’est pas tant le taux de crédit appliqué aux seniors que celui de l’assurance invalidité/décès. Sa tarification n'est pas collective, mais individuelle. Elle varie en fonction de l'âge de l'emprunteur à la souscription et de la durée de son crédit.
Les banques évaluent le risque en fonction de l’âge qu’aura le client lors du remboursement de sa dernière mensualité.
Exemple : le cap des 80 ans est déterminant. Alors qu’un actif de moins de 60 ans paiera environ 0,40/50 % de prime sur le capital emprunté, ce pourcentage peut monter à environ 3 % à l’âge de 70 ans, ce qui équivaut à une trentaine d’euros par tranche de 10 000 euros empruntés.
Le montant des surprimes (majoration tarifaire demandée par les assureurs pour couvrir un risque spécifique) est déterminé par un questionnaire de santé. Pour les retraités, il est fréquemment complété par une visite auprès d’un médecin agréé par l'assureur.
Exemple : analyse d’urine, de sang, etc., ce patricien peut demander de nombreux examens, l’objectif de l'assureur étant de s’assurer que l’emprunteur vivra assez longtemps pour rembourser ce qu’il doit.
Bon à savoir : depuis le 1er juin 2022, pour les emprunts inférieurs à 200 000 € par assuré et dont l'échéance de remboursement intervient avant les 60 ans de l'emprunteur assuré, le questionnaire médical de l'assurance emprunteur est supprimé (loi n° 2022-270 du 28 février 2022). L'assureur ne peut demander aucun examen médical.
Tricher est déconseillé, car selon le Code des assurances (art. L. 113-8), une fausse déclaration intentionnelle de l'assuré entraîne la nullité du contrat.
Une fois établie, la tarification restera fixe pendant toute la durée du prêt, même si la santé de l’assuré se détériore.
Bon à savoir : pour se distinguer de la concurrence, certaines enseignes comme le Crédit Agricole ont réduit le coût de l'assurance décès-invalidité, nécessaire pour la souscription d'un crédit immobilier, pour les emprunteurs âgés de 60 à 70 ans.
Solutions spécifiques
Des banques ont lancé des formules de prêt destinées aux retraités qui ont des projets, mais des difficultés à trouver un financement. Toutes ces formules ont des contreparties. Parmi les principales, ont peut citer le crédit viager hypothécaire et le prêt hypothécaire cautionné.
Le crédit viager hypothécaire
Ce prêt est assimilable à un crédit immobilier puisqu’il permet d’acheter un bien à crédit quand on a plus de 65 ans, sans questionnaire de santé.
Pour recourir à cette formule, il faut impérativement déjà être propriétaire d’un autre logement sur lequel la banque prendra une hypothèque pour se garantir. Le montant du prêt est proportionnel à la valeur du logement qui devient propriété de la banque. Cette dernière se remboursera au décès de l’emprunteur, avec la vente du bien hypothéqué.
Le prêt hypothécaire cautionné
Également accessible sans assurance, c’est une variante de la formule précédente.
En cas de décès avant la fin du remboursement, c’est aux héritiers de choisir s‘ils optent pour la vente du bien hypothéqué où s’ils préfèrent solder le crédit. La banque n’est pas propriétaire du logement.
Bon à savoir : si le prêt est souscrit sur 2 têtes, c’est le conjoint survivant qui devra prendre en charge le reste des remboursements.